La semaine dernière, je vous ai parlé du burnout.
Que signifie ce terme ?
Comment le différencier d’autres pathologies ?
Sa fréquence a-t-elle augmenté dans notre société ?
Cette semaine, je vais vous expliquer quelles sont les manifestations physiques, cognitives et comportementales du burnout, afin de mieux décrire le portrait clinique de ce syndrome.
Toujours en me basant sur le rapport de recherche du DiRACT sur l’évolution du burnout en Belgique, voici un descriptif précis des différents symptômes associés au syndrome:
Les manifestations physiques
Le burnout serait associé à une fréquence cardiaque plus faible, un niveau de cortisol plus faible, une plus faible production de DHEA-s, des troubles du sommeil plus importants et une baisse générale d’énergie.
Les rôles du cortisol dans notre organisme sont multiples : il permet de réguler la glycémie, c’est un anti-inflammatoire naturel, il aide le corps à libérer de l’énergie, il régule le sommeil et permet de faire face efficacement au stress.
La DHEA-s est une hormone qui développe le caractère mâle chez l’être humain (pilosité etc.) et qui est également liée directement à la libido. Un taux bas détermine une libido plus faible.
L’insomnie vient directement d’un cercle vicieux : plus vous vous sentez fatigué, plus vous culpabilisez (« je ne suis pas malade quand même !! ») ; moins vous réussissez vos tâches au travail, moins vous vous sentez performant·e, plus vous culpabilisez, plus vous ruminez , moins vous dormez et vous dormez de moins en moins bien ! La boucle est bouclée.
Il existe d’autres symptômes tels que des migraines, des troubles cardio-vasculaires, des troubles gastro-intestinaux, mais ceux-ci viennent essentiellement du stress induit par la condition.
Les manifestations cognitives
D’après la littérature scientifique actuelle, le burnout serait directement corrélé avec des problèmes de mémoire à court et à long terme.
L’apprentissage de nouvelles choses serait également perturbé, et le fait de devoir passer d’une tâche à une autre s’avère très difficile.
L’adaptabilité des personnes semble moins grande lorsqu’elles sont en burnout.
La motivation est aussi très basse, les ruminations sont plus importantes et le sentiment dépressif est beaucoup plus élevé.
Des problèmes de concentration sont également observés : les personnes ont souvent l’impression qu’ils ne sont plus capables de sélectionner une tâche et de s’y mettre à fond. Elles ressentent un épuisement cognitif, corporel et émotionnel intense.
Les manifestations comportementales
Les personnes en burnout commettraient plus souvent des erreurs dans leurs tâches, elles augmenteraient plus facilement leurs consommations d’alcool et de tabac, et elles feraient moins attention à leur hygiène de vie.
Le fait de commettre plus d’erreurs qu’auparavant a un impact négatif sur l’image de soi, ce qui amène les personnes souffrant de burnout à devenir plus susceptibles et plus irritables.
Également, les demandes les plus simples deviennent sources de stress car le sentiment d’incapacité grandit au fur et à mesure de l’évolution du syndrome.
Petit à petit, l’isolement social apparait et devient de plus en plus important, pour des raisons psychiques, physiques mais également d’estime de soi.
Si vous vous reconnaissez dans ce tableau clinique, sachez que vous n’êtes pas seul·e : il existe de nombreux professionnels qui pourront vous aider.
N’hésitez pas à me contacter, même simplement pour prendre des renseignements : je suis à votre écoute.
Suivez-moi la semaine prochaine pour la troisième partie du dossier burnout : Comment agir ?